La présence ou l’absence d’arbres détermine la qualité de l’intégration des villas dans le paysage.
La construction des quartiers de villas a démarré dans les années 1960, et avec elle, la plantation d’arbres. Au fil des ans, les quartiers ont été recouverts d’un manteau de verdure.
L’arborisation joue un rôle clé pour l’intégration des quartiers de villas dans le paysage. Elle a la capacité d’absorber la variation des hauteurs et l’hétérogénéité des volumes construits. Il en résulte une façade calme et relativement ordonnée.
Vues de loin, les maisons semblent blotties sous les arbres. La canopée dessine la silhouette des quartiers, mais aussi, du fait de leur position en avant-poste, la physionomie des localités.
L’arborisation et la canopée ont un impact positif sur d’autres facteurs : confort climatique, plaisir esthétique, agrément, biodiversité, stockage de carbone, infiltration des eaux pluviales, etc.
La densification génère des coupes d’arbres. D’autres disparaissent parce qu’ils ont vieilli ou subi un dégât important suite à un épisode météorologique violent.
La disparition d’arbres majeurs transforme la ligne d’horizon des quartiers. Les bâtiments sont mis à nu, les ruptures volumétriques deviennent visibles. Le remplacement de la canopée par la ligne d’horizon accidentée des toitures a un impact négatif sur le rapport au paysage environnant et modifie la physionomie des localités.
Les nouvelles constructions ont tendance à fractionner les jardins. La diminution des surfaces de pleine terre menace l’espace vital des arbres majeurs, remplacés par des essences choisies pour leur faible hauteur et volume.
La diminution de la qualité de l’arborisation provoque la diminution des bénéfices associés.
| Risques | Fiches connexes |
|---|---|
| Fragmentation de la canopée | |
| Augmentation de l’hétérogénéité | Forme des toitures |
| Décomposition de la ligne d’horizon | Intégration dans le paysage |
| Mise à nu des bâtiments | Franges |
| Coupe d’arbres | Végétation |
| Diminution de la surface de pleine terre | Continuités de verdure |
| Dégradation du confort climatique | Végétation |
| Accentuation du caractère minéral | Franges |
| Détérioration du paysage | Intégration dans le paysage |
| Dégradation de la physionomie des localités | Intégration dans le paysage |
| Perte de repères | Intégration dans le paysage |
| Perte d’attractivité des quartiers | |
| Opposition à la densification |
La canopée permet de créer un ensemble harmonieux à partir de volumétries disparates : elle devrait être considérée comme un préalable à la densification.
Le développement en hauteur des bâtiments et la présence d’arbres majeurs sont liés : seule une densification compacte (en hauteur) permet de conserver les arbres existants et de trouver la surface de pleine terre pour des arbres supplémentaires.
Inversement, une canopée bien développée permet d’intégrer des volumes plus haut dans le quartier et dans le paysage. Les projets de densification, qui préservent les arbres existants, ne devraient pas être pénalisés par rapport aux projets, qui nécessitent leur abattage. Une construction plus compacte et en hauteur pourrait produire des variations d’élévation, mais elles seraient compensées par l’arborisation préservée.
Une planification du renouvellement des arbres devrait être mise en place. Les arbres en milieu bâti ont une durée de vie plus courte que dans le milieu naturel. Des plantations anticipées permettraient d’assurer une couverture arborisée continue. Une gestion prévisionnelle de l’arborisation permettrait également une adaptation progressive des essences au réchauffement climatique.
Le pouvoir d’intégration de la canopée et les nombreuses vertus des arbres pourraient exercer une influence positive sur l’acceptation de la densité, à l’intérieur comme à l’extérieur des quartiers.
| Opportunités | Fiches connexes |
|---|---|
| Intégrer visuellement des volumes plus importants | Hauteur des constructions |
| Intégrer visuellement l’hétérogénéité des bâtiments | Forme des toitures |
| Diminuer l’aspect minéral | Intégration dans le paysage |
| Renforcer la canopée | Végétation |
| Préserver le paysage | Intégration dans le paysage |
| Renforcer ou redessiner la physionomie des localités | Intégration dans le paysage |
| Préserver ou augmenter l’attractivité | |
| Préserver la surface de pleine terre | Implantation des constructions |
| Améliorer le confort climatique | Continuités de verdure |
| Protéger les arbres | Végétation |
| Favoriser la biodiversité | Végétation |
| Favoriser l’acceptation de la densité | |
| Rendre possible la densification durablement |
| Relever, développer une vision, sensibiliser, réguler | Méthode |
| Développer une stratégie d’arborisation | Vision 2 |
| Planifier le renouvellement des arbres | |
| Assurer la transition vers des essences d’arbre plus adaptées | |
| Introduire un indice de canopée | |
| Préciser les règles sur la plantation et la sauvegarde des arbres | |
| Utiliser la hauteur des arbres comme référence pour déterminer la hauteur admissible des volumes bâtis | |
| Accompagner les projets de densification de la plantation d’arbres de grande taille |
La hauteur autorisée des bâtiments est fixée à partir du terrain naturel.
On pourrait définir la hauteur en fonction de la capacité d’intégration de la canopée.
La plupart des communes de Région Morges exigent la plantation d’arbres lors de toute nouvelle construction, par exemple, 1 arbre par tranche de 250 m2, 300 m2 ou 500 m2 de surface de parcelle. Les raisons justifiant cette obligation sont esthétiques (masquer des installations) ou identitaires (préserver un caractère de quartier).
Les formulations des règlements sur les constructions laissent une (trop) grande marge d’interprétation. À titre d’exemple : 1) Les arbres d’essence de valeur devront, dans la mesure du possible, être sauvegardés. 2) Si les possibilités de bâtir ne s’en trouvent pas affectées dans une mesure excessive, une implantation des constructions différente de celle prévue par le constructeur peut être imposée (afin de préserver des arbres).
Dans les zones villas, le potentiel de plantation d’arbres se trouve essentiellement sur les fonds privés. Les règles sur la plantation et la sauvegarde des arbres devraient être précisées. Elles pourraient être complétées par l’introduction d’un indice de canopée et la mise en œuvre d’une stratégie d’arborisation (Stratégie d’arborisation et de végétalisation de la Ville de Morges, 2023).
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Le rapport « Densification des zones villas. Une grille de référence » réalisé pour Région Morges est disponible gratuitement au format PDF.
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